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Face à face avec Marc Marquez, champion 2016 du motoGP !

Comme vous le savez déjà, Marc MARQUEZ s’est assuré le titre 2016 du motoGP lors de sa victoire au round de Motegi. A la suite de cette première place, Marc s’est prêté au jeu des questions-réponses, pour ses fans !

Marc, vous avez remporté 3 titres mondiaux de motoGP en 4 ans. Que voudriez-vous répondre à ceux qui disent que cela  a été facile pour vous ?

Dit comme ça, il est vrai qu’on pourrait penser que tout cela est facile. Gagner 3 titres en 4 ans peut donner cette impression. Mais ce n’est absolument pas le cas. Chaque année, c’était différent. C’est un sport où tout ne dépend pas du pilote. Il y a beaucoup de facteurs différents qui doivent être pris en compte, allant de la moto, à l’écurie, à l’équipe et même à la météo. Tous les membres d’une équipe doivent être ensemble, à 100%, tout le temps. Ce n’est pas facile. J’ai appris énormément ces dernières années et j’ai aussi fait beaucoup d’erreurs. Certaines d’entre elles m’ont privé d’un titre. Mais je suis sûr que l’année prochaine, tout sera encore différent. L’essentiel, c’est de se maintenir dans le top 3.

Cette année, nous avons pu être les témoins de  »sauvetages » spectaculaires. Mais combien y en a-t-il eu réellement?

Il est vrai que vous ne pouvez malheureusement pas voir tout ce qu’il se passe sur le circuit. Par exemple, sur la course de Motegi, j’ai évité une belle chute au tour 3 mais la TV ne l’a pas filmé. J’ai même pensé que j’étais foutu mais j’ai réussi à redresser, sans vraiment savoir comment. Ce qui est certain, c’est que la TV s’assure de retransmettre les plus impressionnants, les plus dangereux moments de la course. Ces moments où vous n’en revenez pas d’avoir évité la chute de justesse. Ça vous coupe la respiration, serre le cœur et vous envoie une grosse dose d’adrénaline. J’ai eu aussi pas mal de chutes et de  »sauvetages » pendant les essais car cette année, j’ai toujours tenté de repousser au plus mes limites. En poussant autant pendant les essais/entraînements, je m’assure une meilleure maîtrise pendant la course. Parfois, cela ne suffit pas et de belles chutes arrivent, comme sur le motoGP en Australie il y a de ça quelques semaines.

Quasiment aucun 0 cette année, comment avez-vous géré cela ?

J’ai essayé d’apprendre de l’année dernière et des erreurs commises. Il faut utiliser l’expérience acquise pour se rappeler des bons mais aussi des mauvais moments. Cela dit, tout est relatif car tout dépend aussi beaucoup du début de saison. Si tu commences bien, c’est beaucoup plus simple à gérer. Tu peux ensuite te permettre quelques sorties de route (comme récemment pour moi) sans que cela n’impacte tes résultats. A l’inverse, si tu commences mal, le championnat devient rapidement une montagne difficilement surmontable. Le droit à l’erreur est quasiment nul et tu as la constante pression de devoir assurer à chaque course. Finalement, le plus important est de bien retenir tout ce qui a été bon et moins bon les années précédentes. Ainsi, avec mon équipe, on a pu faire un bilan qui m’a été très utile cette saison: j’ai pu marquer beaucoup de points, sur les bonnes courses.

Vous avez seulement 23 ans et déjà une réelle expérience. Vous sentez-vous vieux ?

Vieux n’est pas le mot ! Je me sens toujours garçon, pas encore homme !  Je suis toujours en train d’apprendre et j’ai encore plein de choses à accomplir dans ma carrière, dans ma vie. Nous sommes tous humains et je ferai sans doute encore plein d’erreurs, ou bien je répéterai les mêmes.  Mais il est vrai qu’année après année, et pas seulement sur la piste, j’apprends comment mieux gérer la pression pendant les weekends de course, comment organiser mon agenda à la maison, gérer les entraînements pour être prêt lors de la course. Je pense avoir grandi sur ces points-là.

 

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Comment pouvez-vous vous améliorer?

Cette année était plutôt complète, c’était une bonne saison. Il y a toujours des points plus faibles que l’on peut améliorer mais si je devais me noter pour 2016, je me mettrais 9.5. Le 0.5 perdu serait probablement pour le Mans.  J’ai fait une erreur que j’aurais du éviter. Une autre erreur est d’avoir trop poussé quand je n’aurais pas du, comme à Silverstone. Malgré les désagréments récents (chute et maladie), cette année a vraiment été extraordinaire pour moi.

Qu’est-ce que la pression signifie pour Marc Marquez ?

C’est difficile à expliquer, mais c’est quelque chose qui vous rend vulnérable, qui vous fait douter, vous êtes tendu. C’est quelque chose qui vous imprègne physiquement et mentalement. Et vous finissez le week-end complètement détruit.  Puisque la pression vous prend tant d’énergie, il faut apprendre à la gérer.  Je suis vraiment ultra chanceux d’avoir une si grosse famille sur le paddock. Mon équipe m’aide à déconnecter quand nous ne pensons pas qu’à la course, et cela m’aide vraiment à me détendre.

Comment avez-vous vécu le fait d’assurer le titre de champion alors qu’il restait trois courses à faire ?

C’est un sentiment très étrange car je ne m’y attendais absolument pas. On pensait qu’on arriverait à Valencia avec l’objectif de maintenir une chance de remporter le titre. Si vous dites à quelqu’un qui n’a pas suivi le motoGP cette année, que j’ai gagné le titre avec trois courses d’avance, il vous dira surement que ce devait être très (trop) facile. Mais absolument pas ! Cette année a été dure, avec des moments où je ne me voyais pas champion. Mais on a assuré les points au fil des rounds, avec constance alors que nos concurrents ont fait des erreurs. Je sais que les erreurs arrivent pour une raison: quand un coureur est capable de garder une vitesse élevée et met la pression sur les autres pilotes, ça augment les chances de les voir tomber ou faire des erreurs.

Quelle importance ont eu les nouvelles règles cette année ?

Elles ont été cruciales. Je dois avouer qu’au début de la saison, elles nous paraissaient être un vrai problème. On était en retard et les tests ne se passaient pas forcément bien. J’ai eu plusieurs RDV avec Honda pendant l’hiver, pendant lesquels j’ai promis d’être plus attentif et concentré sur l’objectif de remporter un maximum de points. Mais ils devaient m’aider sur la deuxième partie de saison. Je leur ai demandé de prouver à tout le monde qu’Honda était capable de relever les challenges, on était trop loin de notre top niveau. Et sincèrement, petit à petit, on a réduit le fossé avec les autres, ce qui nous a donné la chance d’avoir une RC213V très difficile à égaler.

Après une pré-saison assez compliquée, avez-vous imaginé que le titre ne serait pas pour vous cette année?

C’est extrêmement important d’avoir de la conviction! Je me rappelle que pendant les tests d’hiver, beaucoup de personnes sur le paddock disaient que gagner cette saison allait être impossible pour nous car nous rencontrions beaucoup trop de soucis techniques. Je me suis alors senti ultra motivé car rien n’est impossible et il faut toujours travailler. C’est vrai que c’était assez difficile mais comme je dis tout le temps, Honda est Honda – une très grosse entreprise capable de réagir à toute épreuve et mon équipe, c’est mon équipe !

Vous avez remporté votre titre en 2014 à Motegi, votre frère a gagné sa première course à Motegi et vous obtenez votre titre 2016 encore à Motegi. Est-ce que cet endroit est spécial pour vous? 

Pour être honnête, je ne sais pas ! Ce n’est pas l’un de mes circuits préférés mais je dois admettre qu’il me porte chance ! J’ai eu de très belles victoires ici et j’ai eu de très belles expériences. Motegi n’est pas un circuit où j’ai eu beaucoup de victoires, ce n’est pas non plus un endroit où je me sens parfaitement à l’aise. Mais c’est bien le circuit où j’ai les meilleurs souvenirs !

Si vous deviez choisir une course sur ces neuf dernières années, laquelle serait-ce ?

La course que je ne peux pas oublier est celle de Valencia en 2013. Je me battais pour le titre pour la première fois et j’étais chez moi. J’avais la sensation de me battre contre moi-même. J’ai aussi Valencia 2014 où mon frère a gagné son titre de Moto3. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est gravé dans ma mémoire, tous les moments, tous les instants.

Décrivez-nous le parfait Dimanche, lorsqu’il n’y a pas de Grand Prix.

J’adore passer le Dimanche dans un sofa [rires], à regarder le championnat espagnol. Je peux regarder un match de foot, un avec le Barça! On voyage toujours autour du monde, alors quand je suis chez moi, je veux juste me reposer et recharger les batteries. 

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